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Löptr: Oublie ça

​

"Inspire la sécurité à ton peuple comme la crainte à ton rival. A ta patrie comme à toutes ses valeurs à jamais tu resteras loyal. Aide ton prochain et veille sur la justice. Pour la paix et la vie tu iras jusqu’au supplice. Sous ton aile un jour le bien triomphera. Mais au funeste retour du vice tu seras là. Et quand la mort t’atteindra en plein cœur tu mourras patriotique. Car tu auras fait ton devoir et sauvé ta belle République."

                                                                                    - Devise du Chaos -

 

 

 

 

[An 4 ATC / -3649 BBY]

 

Lettre adressée à la Générale Elin Garza

Sénat de la République

Coruscant

 

       Générale Garza,

Je vous écris aujourd’hui en proie à une désolation profonde. Comme vous le savez peut-être je suis délégué en charge de l’ordre en dehors des rangs au Camp Élibor. Mon travail, en plus de ma Formation Académique Militaire, est de surveiller, de reporter et parfois d’intervenir en cas de débordement de comportement de mes collègues. D’ordinaire je n’ai pas à rédiger de rapport concernant un événement ou un camarade particulier – je sais que cela est pris en charge par les grades supérieurs – mais les épisodes récents et l’absence quasi-totale de procédure me rendent contraint d’agir en personne.

Le sujet de cette demande d’action concerne une récente recrue. Matricule 59916072, le soldat dénommé Barvat, classe Jenth-2, admise en formation l’année dernière. Depuis son arrivée dans nos rangs cette jeune mirialan a prouvé à maintes reprises l’instabilité de son caractère. Son comportement impulsif, violent et généralement désagréable est la source de nombreux incidents à la fréquence mensuelle si ce n’est parfois hebdomadaire. Bagarres régulières, insultes à tout-va et irrespect de l’autorité supérieure ne sont que les signes avant-coureurs d’un mauvais soldat dans notre grande Armée. Pas plus tard que la semaine dernière, elle était responsable d’une grave altercation avec un camarade dans le réfectoire. La direction affirme une légitime défense après que le camarade ait donné "une tape sur le postérieur de Barvat", mais tout de même… il en est ressorti avec des brûlures au second degré à l’huile sur le visage.

Avec ce soldat dans nos rangs, nous courons droit à la catastrophe. C’est pourquoi, Générale, je demande réparation. J’ignore de quelle façon un tel spécimen a su échapper aux conséquences de ses actes (corruption, pots-de-vins ou relations), mais si rien n’est mis en œuvre pour son renvoi imminent, je crains que ce courrier ne duce faire office de lettre de démission de ma part.

Bien à vous,

                                                                Soldat de 1ère classe Aric Jorgan (CFSSR-VI)

 

 

 

 

[An 10 ATC / -3643 BBY]

 

Il parait que la vitesse d’un fragment d’obus de l’Empire est de 1400 mètres par seconde. Autrement dit, le shrapnel a le temps de nous déchiqueter la gueule à quatre reprises avant que la détonation ne nous fasse éclater les tympans. On meurt comme des cons, sans même comprendre pourquoi. L’entrainement a beau servir, les compétences, les muscles, les tactiques… mais dans ces moments-là… on peut que compter sur la chance. Courir entre les cratères d’un trou comme Ord Mantell, c’est tout simplement stupide. C’est jouer à la roulette nikto. La loterie sépulcrale.

 

« …Soixante secondes… »

 

Allez, c’est parti. Revoilà le chronomètre de la faucheuse… Merde, dans une minute, y en a au moins un qui va crever. Ce s’ra pas moi. Mais un jour ça pourrait.

Les murs tremblent aussi. Les lumières paniquent. Déjà on entend les hurlements et les pleurs là-dehors. Un vrai train fantôme quoi. Certains prient, d’autres l’ont fait ce matin. Franchement, qu’est-ce qu’ils espèrent ? On est pas des jedi. On est pas protégés par leurs midimachins et leurs croyances à la con. Ici on pète pas très haut, et on crève la gueule ouverte. S’pour ça qu’ils nous paient faut dire.

 

« …Cinquante secondes… »

 

Fait chier…

On est 25 à l’arrière de cette machine infernale. Ce soir on sera ptet 5. Et encore, j’suis optimiste. Et v’là Skagar qui perd ses moyens. Non mais regardez-le. Il tapote du pied, il tremble comme une vibrolame, il est déjà essoufflé par la panique. Il faisait beaucoup plus le fier en hyperespace. Maintenant tout ce qu’il espère, c’est qu’il soit le seul survivant à la fin, pour que personne puisse raconter qu’il a mouillé son armure avant même de sortir. Tsss… il a ptet mis une couche. Suis sûre qu’il y a pensé. Toutes ces conneries là-haut, c’était pour se rassurer lui-même. C’est un type prévoyant. Y serait pas ici sinon.

 

« …Quarante secondes… »

 

Bordel le nombre de munitions qu’on doit trimballer, c’est dingue. Les droïdes vont cibler le monte-charge, c’est garanti, il est lent comme ma grand-mam. Et c’est combien, 600 mètres ? Ça va vraiment pleuvoir la mort. 12 caissons, 3 mitrailleuses et 10 mines sur une charrue volante. La moindre mauvaise butte et boum. Tu parles y a que ça des buttes, y a plus de cratères ici que sur un astéroïde de Thrugii.

Ah… tiens… Les caissons viennent de chez nous on dirait. Dessus c’est marqué en gros "RÉGIMENT D - CAMP ÉLIBOR". Bien contente que ce soit fini tout ça. J’avais quoi… 18 ans quand j’me suis enrôlée ? Ça fait déjà 7 ans ? Et j’suis toujours là… Faut croire que j’en ai besoin. Besoin de tuer... Nan, besoin de violence. De détruire, de m’défouler, de m’fracasser la tête. Chu-ta, je l’attends vraiment c’te prochaine livraison d’Ellein'ï.

 

« …Trente… »

 

…RÉGIMENT D - CAMP ÉLIBOR…   …D - CAMP É…   …Décampez… Putain même les munitions nous disent de foutre le camp.

Allez mon beau, tu vas t’éclater toi aujourd’hui. Les mecs se trompent tous. La taille, ça compte… Dis donc que t’es lourd… Six, sept, huit cartouches pleines. Ça roule. On va faire un massacre.

Tsk. Ça y est, m’voilà qui parle à mon arme maint’nant. Comme l’autre taré... Même pas en rêve, pense pas à ça, oublie ça… pas ici.

 

« …Vingt… »

 

Hmm… Les trucs tiennent vraiment à pas grand-chose dans la vie. Sans la Braise j’aurais jamais pu l’croiser, ce crétin. Sans ce boulot, j’aurais jamais eu la Braise. Sans Zora, j’aurais jamais eu ce boulot… Et avec l’autre crétin, bah j’oublie Zora… Quelques temps…

De mieux en mieux, j’suis en mode psycho-philo aujourd’hui tiens…

 

« …Dix-huit… »

 

« Inspire la sécurité à ton peuple comme la crainte à ton rival !… »

 

Putain non ! Les revoilà qui se mettent à gueuler en cœur… sérieux là…  Bla bla bla loyal, bla bla bla justice… Qu’est-ce qu’ils connaissent de la justice ?

J’suis qui j’suis. La vie fait ce qu’elle a à faire, et avec moi elle a pas su quoi foutre. Tsk… Justice. Nais dans la boue, reste dans la boue. Entre le paternel explosé et la mère alcolo, tu parles, j’ai été gâtée. Nan, c’est pas Balmorra, c’est pas Aldérande, ni même la vinasse... C’est tout à cause d’elle. Elle et toute la putain de classe qui l’a suivi. Et ce prof munn qui a rien fait et s’est barré. J’ai cru que j’allais mourir ce jour-là. Sur le moment, ou après, avec tous les coups dans le ventre que je me donnais. Mais après ça, plus jamais. Avant je vivais comme je pouvais, depuis je survis sans jamais mourir...

Zora…

 

« …Quinze… »

 

« …Et quand la mort t’atteindra en plein cœur tu mourras patriotique !… »

 

Ugh… Pitié… J’ai entendu que l’Empire servait les mêmes conneries. En mieux écrites j’espère. Ils me saoulent tous. Hypocrites, menteurs, lâches, corrompus jusqu’à la moelle. Et j’parle même pas du racisme. M’enfin, c’est toujours mieux que chez l’ennemi... Parfois j’me demande.

 

« …Dix… »

 

Bon. Allez, on est prêts. Mon armure, j’ai. Étirements, c’est bon… J’ai mes "Cinq Creshs" ?... Canon, check. Couteau, check. Couilles, check. Cheveux en bordel, check. Camarades merdeux… check. Tsk… Nan mais regardez-les quoi, j’vous jure. Et c’est c’te bande de dégonflés que j’suis supposée couvrir ? Qu… Ils ont eu droit à des… On a des grenades ??

 

« …Un… »

 

Oh et puis merde !

 

 

 

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----------------------RAPPORT-DES-FORCES-SPÉCIALES----------------------MISSION-ESCORTE---------------------DATE-:-30-05-10-ATC-----------------------------------------------------------------------------------------

À-L’ATTENTION-DE-:-ELIN-GARZA-----------------------------/------------------------------CC-:-DORIAN-JANARUS

ÉMETTEUR-:-CAPITAINE-DUCOURNAU------------------------------------------------------------------------------

SYSTÈME-:-ORD-MANTELL-------------------------------------------------------------OBJET-:-RAPPORT-DE-MISSION

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NOTE-:- Coup de théâtre : la mission est un franc succès, et nous devons la victoire à la faroucherie exceptionnelle de nos soldats. Cependant, merci de rappeler à vos unités mirialan d’attendre que la porte de la navette de débarquement soit ouverte avant de commencer à tirer en rafales.

-------------------------------------------------MISSION-=-SUCCÈS-------------------------------------------

--------------------------------------------------FIN-DE-RAPPORT--------------------------------------------

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[An 11 ATC / -3642 BBY]

 

Son monde brûle. Il l’étouffe de sa fumée noire et la fait rôtir comme un shatual dans un four. L’air, comme une bête encerclée par les flammes de l’enfer, pique, griffe et rafle, avant de mourir à jamais consumé. Le sol, les murs, les meubles, le moindre aspect encore visible commence à luire et à blanchir sous la chaleur, se rétractant sur lui-même, terrassé par le courroux du bûcher mordoré. Tout s’écroule, petit à petit. Son monde brûle, mais cette fois ce n’est pas Balmorra. Cette fois, c’est vraiment chez elle.

 

Au milieu de la fournaise, alors que les derniers clients affolés se ruent au-dehors pour éteindre leurs manteaux immolés, Löptr Barvat, sergent de la République le jour et tenancière de cantina la nuit, cherche une issue. A ses côtés, une jeune enfant à la peau mauve et aux yeux jaunes. Elle cherche son père au milieu du brasier, mais il est déjà trop tard. La mirialan l’agrippe par le bras, et zigzague pour atteindre les escaliers. Elle tente de rassurer l’enfant, de lui parler, mais la petite alien n’est pas bavarde : son langage est basé sur les odeurs. Et ici, tout lien olfactif périt. Pas même les plus puissants alcools, propageant l’éruption sur le bar, ne répandent un quelconque parfum. Elle est aussi étrangère à ce monde que sa sauveuse ne l’est au-dehors.

Le sol boue, le plafond s’effondre, et la jeune femme de 26 ans porte désormais l’enfant sur l’épaule comme un vulgaire sac à patate. Elle grimpe les marches, trois par trois, enfonce la porte et file droit vers la sortie avant que le puissant rugissement d’une explosion ne retentisse sous ses pieds, un étage plus bas. La Braise se meurt.

 

A peine dehors, la mère à la peau pourpre récupère son enfant, paniquée, regardant à peine sa sauveuse héroïque. Mais voilà qu’un autre son cauchemardesque déchire les tympans du sergent. Une autre victime est prise au piège par les flammes. Vite, la revoilà qui vole comme une flèche, cheveux dans le vent et visage plein de suie, droit dans la gueule du démon. C’est son travail après tout. Non ?

Au milieu du chaos brûlant, Löptr perd ses repères. Ne pouvant que se fier à son ouïe et à son instinct, elle tente de retrouver la pauvre âme égarée parmi les harpies ardentes. Elle appelle, elle hurle, mais ne peut distinguer d’où viennent ces cris, à la fois éplorés, dolents, mais aussi fantomatiques et berçant.

Elle ferme les yeux, puise dans ce qui lui reste de sérénité, et se concentre…

Un verre éclate, une poutre crépite, une canalisation explose… un corps se calcine… un speeder fond… des bouteilles bouillent… Mais ce cri… cette plainte, terrifiée… provient de…

Ses quartiers personnels… sa chambre !

 

Sans une pensée de plus, Löptr bondit vers la porte automatique, qui n’est déjà plus, et se retrouve au milieu d’une vision infernale de ses appartements. Ici, c’est pire que tout. Elle sent que si elle reste quelques secondes de trop, sa peau cuira, ses cheveux s’embraseront, ses yeux fondront. Elle ne reconnaît plus sa chambre. Le lit est un bûcher, sa table un grill, même la grande baie vitrée s’affaisse sous la chaleur. La fumée noire de poison perturbe sa vue, et irrite ses poumons. Elle bloque sa bouche avec son bras, et avance précautionneusement dans la cage de feu.

 

Personne…

 

Au centre du manège de l’enfer, la petite femme verte ne trouve personne à sauver. Une hallucination ? Un mirage auditif ? Ou peut-être est-elle tout simplement devenue folle ? Et c’est ici que sa folie l’a conduite. Vers une mort dans les flammes et l’oubli.

Le fourneau fait s’écrouler une partie du toit, les lampes au plafond explosent et crachent des étincelles mortelles, la vitre n’est plus qu’une gueule en flammes menant vers le vide. Tout s’écroule, petit à petit. C’est la fin de la Braise. Son monde brûle, et elle n’y peut rien.

 

Et puis… c’est un filet de sueur froide qui coule le long de son dos. Un frisson d’horreur, tel une araignée aux pates de métal givré, glace son sang et hérisse ce qui lui reste de poils sur la peau. Parfois la présence d’une créature ténébreuse suffit à tétaniser une âme perdue dans sa phobie… Mais quelquefois, c’est le vide, l’absence d’une présence habituelle, qui avale toute sécurité à jamais, pour la remplacer par l’angoisse la plus absolue. Lentement, très, très lentement, Löptr tourne la tête vers sa droite… et se fige dans un effroi lugubre.

 

Sur son mur, le grand bloc de carbonite, affiché là depuis des années, est vide. Il n’expose qu’un creux de carbone, épousant la silhouette du monstre, absent de sa cage, libéré par l’extrême température.

 

« Baaaarouaaaat… », chantonne alors la voix d’un fantôme, réfléchissant son écho sur toutes les parois de la pièce.

 

« Non !... N-non !... », pense Löptr en secouant sa tête entre ses mains. « Tu es morte… Je t’ai tuée… », se répète-t-elle encore et encore, alors que la pièce commence à la suffoquer de sa suie noire et son angoisse obscure. Elle ne peut oublier ça. Tout s’écroule, petit à petit. Son esprit s’écroule. Son trauma ne fait qu’une bouchée d’elle. Il ne reste plus rien.

 

C’est alors qu’elle se pétrifie. Elle ne peut plus bouger, et sent ce petit point de contact froid. Ce tout petit intrus, dans le bas de son dos, glacial et dur, qui est en elle, et la dévore de l’intérieur.

Ça pique…

Elle a beau crier. Aucun son ne sort de sa gorge, car il n’y a rien à dire. Nul geste n’est possible, car les pattes calcinées des esprits damnés la retiennent, ascendant depuis le sol. Elle lève les yeux au plafond, mais quelque chose coule sur son œil droit, depuis son front. Quelque chose de chaud, d’épais. Quelque chose de rouge.

 

« T’aimes ça… schutta ? », murmure alors la voix du cadavre au creux de son oreille.

La lame d’acier glacé traverse son corps, explose ses organes, et perce son ventre. Lentement, la mirialan se laisse basculer en arrière, attirée par les mille bras démoniaques, ses yeux grands ouverts.

 

Tout s’écroule, d’un seul coup. Löptr ouvre enfin ses yeux paniqués, et se réveille en un éclair, haletante, transpirante, de la pire nuit de sa vie.

 

 

 

 

[An 3 ATC / -3650 BBY]

 

Test n°1 – Classe Jenth-1 – Camp Élibor

 

Matricule : 59916072

NOM : Barvat

Prénom : Löptr

Date : démerdez-vous

 

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NOTE FINALE : 13%                      MOYENNE de la CLASSE : 92%

APPRÉCIATION : Aucune connaissance, aucun respect, ce comportement mérite le renvoi définitif. Vous êtes une insulte aux Forces Armées de la République. Oubliez ça, votre carrière, ici ou ailleurs, ne mènera nulle part. Rentrez chez vous, nous avons mieux à faire.

> RAPPORT !

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I/ Citez la Devise du Chaos, et expliquez en quoi ses principes vous sont chers.

          Sécurité pour la république, peur à l’ennemi. Aide les autres, … la justice. Souffre pour la paix et vive le bien, fuck le mal… Crève pour ta répu, crève. T’as rien de mieux à faire (en gros).

                    et les principes je m’en fou, c’est le salaire qui m’est cher. J’ai mes propres principes et j’imagine que sauver les innocents je sais faire alors ça arrange tout le monde.

 

II/ Pourquoi l’ennemi impérial doit-il être stoppé à tout prix ?

L’empire est cruel, sans pitié, fait régner par la terreur, s’en fou de son peuple, et accepte pas l’échec. Ses principes sont l’opposé des vôtres et ils vénèrent un type louche que personne connait. C’est des raisons suffisantes.

 

III/ En quoi la visite au Musée du Sénat vous a-t-elle marqué ?

J’ai séché.

 

IV/ Situations types :

  1. Vous êtes à vingt minutes du camp. Une grenade blesse grièvement un civil et un camarade de combat. Vous ne pouvez en prendre qu’un avec vous à la fois, et vous êtes seul. Que faites-vous ?

Ça dépend du camarade, du type de blessure, de mon équipement, du civil. Un gamin contre ce blaireau de Tozier, je prends le môme. Un ivrogne obèse et obsédé comme ceux sur Aldérande contre un médecin militaire, je tire le médecin de là et il pourra se soigner sur le chemin.

  1. Un général impérial prend un de vos partenaires en otage et veut négocier. Vous êtes armé, et personne ne semble être aux alentours. Que faites-vous ?

Je le descends.

  1. Votre escouade remarque soudainement une grenade au sol. Que faites-vous ?

Je shoot dedans (si j’ai le temps quoi). Personne n’aura l’intention de se coucher dessus si c’est à ça que vous pensez, c’est des conneries.

​

V/ QCM (coloriez la bonne case) :

1) Qui était Chancelier Suprême avant Paran Am-Ris ?

â–¡ Vocatara                    â–  Berooken                  â–¡ Contispex II

 

2) Qui est l’actuel(le) Sénateur(-trice) du Secteur Coruscant ?

â–  Vanara Kayl              â–¡ Satele Shan              â–¡ Beregat Fattum

 

3) En quelle année fut érigé le Sénat de Coruscant ?

â–¡ -343 ATC         â–¡ -352 ATC         â–¡ -23 ATC           â–  -143 ATC

 

4) En quelle année l’Empire Sith a-t-il refait surface ?

â–¡ -22 ATC           â–¡ -27 ATC           â–  -26 ATC           â–¡ -28 ATC

 

5) En quelle année a eu lieu la Bataille de Bothawui ?

â–¡ -17 ATC           â–¡ -18 ATC           â–¡ -19 ATC           â–  -20 ATC

 

6) Combien de soldats de la République sont tombés à la Bataille de Bomodon ?

â–¡ 20 000              â–  25 000              â–¡ 30 000              â–¡ 50 000

Sérieux là, ça sert à quoi de savoir tout ÇA ??

7) Combien de pertes civiles sont à déplorer par an sur Balmorra ?

â–¡ 160 000            â–¡ 500 000            â–¡ 900 000            â–¡ 1 000 000

 

8) Qui sont les responsables du Blocus et de la Bataille de Devaron ?

â–  Les Mandaloriens             â–  Les Sith           â–  Les Hutts

 

9) Qui a momentanément repoussé l’Empire Sith à la Bataille de Kaikielius en -27 ATC ?

â–¡ Le Général Forrg     â–¡ Le Capitaine Gumell         â–¡ Le Lieutenant Dan

 

10) Quel article du Traité de Coruscant parle des 7 systèmes cédés à l’Empire?

â–¡ L’article 8        â–¡ L’article 12      â–¡ L’article 15      â–¡ L’article 18

 

11) De quel paragraphe s’agit-il ?

â–¡ Du paragraphe 9     â–¡ Du paragraphe 11   â–¡ Du paragraphe 13

                              Bande de psychopathes !

12) Qui  Ì¶n̶’̶a̶ ̶j̶a̶m̶a̶i̶s̶ ̶s̶i̶g̶n̶é̶ ̶l̶e̶ ̶T̶r̶a̶i̶t̶é̶ ̶d̶e̶ ̶C̶o̶r̶u̶s̶c̶a̶n̶t̶ Ì¶?̶ se fait chier ? â–  Moi

â–¡ Paran Am-Ris           â–¡ Dar’Nala          â–¡ Satele Shan    â–¡ Ven Zallow

 

 

 

 

[An 4 ATC / -3649 BBY]

 

Lettre adressée au soldat de 1ère classe Aric Jorgan (CFSSR-VI)

Camp Élibor

Coruscant

 

          Cher Jorgan,

J’ai bien reçu votre lettre. Tout d’abord, laissez-moi vous complimenter sur votre participation en tant que surveillant de l’ordre hors-rang. Nous avons grand besoin de personnes dévouées telles que vous, et les volontaires pour ce genre de bénévolat au sein des camps se font rares chez les recrues académiques. Toutes mes félicitations également pour vos résultats en hausse, en particulier pour ce qui est du tir à distance. Je vous vois devenir un grand homme, peut-être chez nos snipers ?

Cependant, pour ce qui est du soldat Barvat, je ne peux hélas accéder à votre requête de renvoi. Je ne cautionnerais pas non plus la démission d’un modèle aussi exemplaire que vous, mais vous êtes libre de vos choix. Je vous assure également que nul pot-de-vin n’a été versé, en ce qui la concerne.

Voyez-vous, je suis cet enfant depuis son entrée au camp, et bien que les rapports la concernant n’emplissent chaque mois ma boite aux lettres, j’ai pris la décision de forfaire son jugement tant que cela reste possible sous ma juridiction. Faute de pouvoir vous détailler son casier, je peux vous communiquer que Barvat n’a pas eu une enfance facile. Une série de traumatismes dès son plus jeune âge, menant ultimement à une cessation précoce de sa période scolaire, a forgé bien plus qu’un sale caractère en cette mirialan. Toutefois, avec le temps, j’ai l’intime conviction que son intégration dans notre Armée soit une seconde chance pour elle. Je pense pouvoir canaliser ce besoin de violence en une force agissant pour le bien de notre République.

C’est un pari dangereux, soit. Injuste, peut-être bien. Mais j’ai foi en cet enfant, et j’en prends donc la responsabilité personnellement. Soyez sans crainte, si elle dévie trop et que mon idée s’avère être une impasse, un jugement impartial lui sera alors appliqué, et je vous inviterai à témoigner contre elle ou contre moi-même en cour martiale si cela vous chante. En attendant, je ne saurais que trop vous recommander de lui laisser de l’espace, de l’accompagner dans sa formation comme un bon camarade, et d’essayer de lui pardonner, quand vous vous en sentirez capable.

Bien à vous,

                                                                                         Générale Elin Garza

 

 

 

 

[An 8 ATC / -3645 BBY]

 

L’alarme sonne.

Pourquoi fallait-il qu’elle sonne ? Pourquoi le monde devait-il réexister, à nouveau ? Pourquoi ne pouvait-elle pas tout simplement garder les yeux fermés, les mains croisées sur sa poitrine, et ne jamais se réveiller ?

Mais non. La voilà qui se lève. Fini la petite sieste en fin de journée. Elle rattrapera son sommeil au siècle suivant. Elle s’étire et craque comme une vieille branche. Même sa nuque menace de moudre ses nerfs cervicaux dans son mouvement de tête. La guerre avait beau ravager les corps avant et les esprits après, pour elle, c’était plutôt l’inverse.

Elle marche d’un pas lent et maladroit vers sa machine à caf personnelle. Noir, sans sucre, sans lait, sans plaisir. Les cheveux ébouriffés, emmêlés, encore parsemés de cendres depuis la bataille de la veille. Elle éteint sa "pyrocumulampe", une lampe de bureau, orangée, en forme de champignon explosif, et sort en frappant gratuitement une feuille d’un des palmiers, déjà morts depuis des lustres, qui gardent la sortie de la pièce.

 

Tout d’abord les lumières. Lorsqu’elle allume les géantes et multiples lampes jaunes dans l’immense palace d’or et de bronze, elle baisse rapidement la tête, et ferme ses paupières, lançant un juron. Il y a de quoi rendre un kaminoan aveugle, du moins d’après elle. En même temps, elle est sur la lune aux mille lumières. Même de l’autre côté de la fenêtre, néons, panneaux publicitaires et toute sorte de phares font luire la ville dans la nuit mauve. Oui. La prochaine fois, elle choisira une grotte.

Puis, le personnel. Elle ouvre la porte principale, laisse passer les gamorréens, les twi’leks, le petit stagiaire qui n’a toujours pas pris un centimètre. Elle bloque les clients en avance, ignore leurs complaintes, et ferme la porte. Ça lui rappelle la fois où elle avait cassé le nez d’un client trop pressé d’entrer. Il a été sage après ça. C’est sans surprise que Randa est encore en retard… Ce sera visible sur sa paye.

Ensuite, les musiciens, qui passent par derrière, directement venus avec leur taxi. Elle les salue d’une tape dans la main. Ils connaissent le chemin. Le chanteur principal, à la crête artificielle entre ses deux cornes, s’arrête pour lui faire la brillante remarque qu’elle n’a pas l’air réveillée. Qu’elle ressemble au monstre d’une légende de son monde, Devaron. Un monstre vert, poilu et désagréable qui hante les enfants la nuit du Jour de Vie. Löptr lui renvoie un amical geste grossier de la main, et lui claque la fesse lorsqu’il entre. Il ne l’a pas bien pris. Tant pis.

Enfin, le bar. Les bouteilles à remplacer, le comptoir à essuyer, et la vaisselle. Toujours la même routine ennuyeuse. Le Ferment Zabrak est vide, les fus de Ne’tra Gal sont à sec, et elle n’a plus de Protons Pétillants, de Junipera, de Membrosie Blanche, de Liqueur Épicée, de Brandy Kaasi, de Mijura, ni de piment de Malastare. Elle hurle donc le nom du petit humain, et lui commande de faire le plein sur l’holonet.

Dans le même temps, Löptr prend un torchon, et s’occupe du comptoir. L’alcool sucré colle au bar, mais ne marque pas le matériau. Vite, elle s’empresse d’essuyer une petite tache noire, visqueuse, répugnante, sentant encore le souffre, et qui n’a rien à faire là. Puis la montagne de vaisselle qui l’attend la déprime encore plus. Au moins elle a de la variété à tenir entre les mains. Elle commence à les rincer, et à les essuyer avec le même torchon.

 

A chaque verre lui revient un souvenir. Le souvenir des origines de La Braise. Le premier qu’elle lave est le premier original qu’elle a obtenu. Le même jour où le contrat venait d’être signé, il y a un peu plus de cinq mois. Le propriétaire, un vieux cathar ingrat, radin et avide, aux oreilles de félins mais aux yeux de womp, lui avait cédé ce bâtiment volant pour un prix haut, mais raisonnable vu ce qu’elle en avait fait après. Lui-même à ce jour devait s’en ronger les ongles.

Le deuxième vient de Felucia. Une simple noix de coco dans lequel elle sert sa Freeta Nebuli. Sa boisson "favorite" par défaut car sans alcool, elle peut en consommer pendant son service sans modération. Bien que certains soirs, il ne faille bien plus que ça pour la pousser jusqu’au bout de la nuit. Elle range ça et passe au suivant.

 

Le gamin revient à pas lents vers elle, le coude dans le bras, la tête basse. Il n’a pas retenu la liste à commander. La mirialan, bien trop épuisée pour s’énerver, la lui répète. Le petit s’excuse de ne pas être à la hauteur, et file. « Il n’ira pas loin dans la vie, lui. », se dit Löptr.

 

Le suivant est un verre dont le pied remonte et se divise en cinq boutons. Le calice n’est pas haut, la paraison est large, et sa teinte générale est écarlate. C’est un verre qu’elle a trouvé sur l’holonet, et dont elle se sert pour les Hotsa Hoopa, ou Spicy Throat. Le dernier qui l’a vidé s’est cramé les poumons. C’était moche.

Tiens, celui-là est drôle. Le verre du Puffee Wanga, ou Smoking Gun. Galère à laver mais impossible à louper. Un grand verre-tube, tordu comme si on l’avait posé devant un miroir déformant et pris son reflet. Sa base est épaisse, ce qui lui donne un certain poids, autant qu’un blaster de poche. Originel de Naboo, un petit marché d’artistes locaux. Elle en possède seulement dix-huit. A peine le pose-t-elle, qu’un faux geste le propulse par terre, et le bel objet explose en miettes. La mirialan pousse un long râle, et fixe son erreur quelque temps, les mains sur les hanches. Pas d’alternative, elle est obligée de tout ramasser puis de prendre le balai en grognant des insultes. Dix-sept du coup, génial…

 

BOMP !

 

Un bruit sourd, puissant et métallique la fait sursauter alors qu’elle essuie le verre suivant. Le petit shot, pour ses Fureur du Quarren, manque de lui échapper des mains aussi. Elle se crispe, serre les dents et les paupières, et essaye de se contenir. C’était Korty. Il vient de se poser sur la terrasse dans son dos. Sa caravane mobile, aux pieds massifs, s’encre à la cantina pour la soirée. Elle imagine déjà la dispute qu’elle doit avoir avec le cuistot sakian, rien que pour lui dire de se poser plus en douceur, et d’arriver à l’heure. Elle en a rien à faire qu’il ait des triplets à nourrir. Avec lui, elle lève toujours la voix. Le tout pendant que son crétin de porg punk s’affole dans sa cage. La pauvre bête, obèse et borgne, panique dès qu’il y a trop de bruit.

« Non. Oublie ça », se dit-elle. Elle se contient, elle peut le faire. Elle veut juste une soirée calme. Juste une. Mais au fond, elle est prête à craquer.

 

Randa arrive en courant. Elle aussi s’excuse. Elle est venue avec Korty ? Peu importe, juste à temps pour ouvrir aux clients. Ce qu’elle peut être lourde parfois, pense la femme dont les yeux se battent pour rester ouverts. Elle prend le verre suivant, et laisse ses mains continuer leur danse mécanique.

 

La nuit commence. Le monde la fatigue, il la pousse à bout. La foule s’incruste dans sa demeure, les gens, humains et aliens de toute espèce et de toutes les factions, parlent, rient, crient, pendant que les dévaroniens préparent leurs instruments. Ce soir, ce seront bien des instruments de torture pour Löptr. Et ils ne jouent pas du blues, eux…

Une bagarre, trois ivrognes, un nouveau qui vient armé et qui refuse de poser ses couteaux à l’entrée. Elle sent sa migraine monter, et est obligée de s’asseoir un moment sur la table à l’accueil. Heureusement, elle peut compter sur ses gamorréens pour sortir l’imbécile. Ils sont motivés ce soir. Ils font ça pour avoir un pourboire alcoolisé, ces profiteurs. Ils n’auront rien.

De retour en bas, sa migraine escalade. Les musiciens sont chauds ce soir, comme souvent. Ils donnent tout ce qu’ils ont, puis embrayent sur des chansons plus lentes pour se reposer. La propriétaire en profite. Cependant, elle grogne derrière ses mèches de cheveux, quand elle entend une impro, un parlé-chanté, racontant l’histoire d’un monstre vert, poilu et désagréable. Le chanteur ne se gène pas pour lui faire un clin d’œil.

Ensuite, voilà un jawa qui se plaint de quelque chose. Il montre sa boisson du doigt. Il est tout petit, de l’autre côté du bar. Comment les prendre au sérieux, ceux-là ? C’était quoi cette fois ? Un cheveu dans son verre ? Il manque un glaçon ? Elle ne comprend rien à ce qu’il baragouine. Elle lui dit de dégager, répétant « Utinni » en agitant son bras comme pour chasser une mouche. Quoi que ça veuille dire d’ailleurs, c’est le seul mot qu’elle connaisse.

 

Au bout du rouleau, Löptr inspire un grand coup. Elle peut tenir, elle peut le faire. Elle ne veut plus servir, plus laver, plus parler à qui que ce soit. Elle veut juste dormir un peu. Encore un petit effort et elle pourra se reposer tranquillement en attendant la prochaine journée monstrueuse qui l’attendra comme un troll sous un pont. Juste une soirée de plus. Bientôt fini la vaisselle crasseuse, le bruit constant, les lumières atroces, le monde animé et les emmerdes. Allez, se dit-elle avec le plus de conviction possible. Fais-le ! Encore un ultime effort, un tout petit, un dernier.

 

« Löööööööööptr !! …Où qu’elle est ma peau verte dépressive favorite !? »

 

Ugh !… Non… Pas lui….

Alors que la mirialan roule les yeux en l’air, range le dernier verre de la vaisselle, et se retourne lentement, elle abandonne tout espoir, et, lasse, soupire.

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